Communiqué de Presse de Marie-Christine Arnautu,
Vice-présidente du Front National en charge des Affaires Sociales – Député européen
Madame le Ministre,
Mme Joëlle Melin, Député Européen et Conseillère de Marine Le Pen en matière de santé, avait déjà tenté de vous alerter le 15 juillet 2014 sur la situation surréaliste du service d’oncologie pédiatrique de l’Hôpital de Garches.
Sans réaction aucune ni de votre part, ni de M. Claude Evin, Directeur de l’Agence Régionale de Santé d’Ile de France, ni de M. Martin Hirsch, Directeur Général de l’Assistance Publique-HP, j’ai donc rencontré et écouté plusieurs personnes, dont le Docteur Nicole Delepine, chef du service que vous n’avez même pas daigné entendre pas plus que les familles et leurs associations.
À ce jour, et sous la menace qui semble se préciser d’expulsion par la force publique le 9 août, voire même dans les prochains jours d’après les dernières informations, des médecins, parents et enfants refusant de quitter le service, je vous saurais gré de bien vouloir répondre à mes interrogations :
- Profitez-vous du départ à la retraite du Dr Delepine pour transférer à l’hôpital Ambroise Paré ce service d’oncologie pédiatrique qui pourtant bénéficie depuis le 19 octobre 2004 d’un protocole d’accord définitif à l’hôpital Raymond Poincaré de Garches, et qui affiche un taux officiel de rémission de 80% ? Le transfert annoncé doit s’opérer dans un service de pédiatrie générale inadaptée, sans médecins formés à la médecine individualisée, sans conditions matérielles adéquates (pas de flux laminaire, pas de décontamination de l’air, pas d’isolement des autres malades atteints de pathologies infectieuses et sans autorisation ARS, ce qui est un comble !)
- Si oui, quelles sont vos véritables motivations : serait-ce la pression d’éventuels lobbys pharmaceutiques ? Serait-ce votre opposition frontale à prendre en considération l’intérêt des enfants et de leurs familles ?
- Le service du Dr Delepine a effectivement toujours privilégié des traitements individuels plutôt que les « protocoles » imposés de façon dictatoriale et devant être infligés de façon autoritaire à tous les enfants, quelque soit leur pathologie : est-ce ce monopole que vous soutenez au risque de cautionner que les enfants soient de simples cobayes d’essais thérapeutiques de différentes recherches ?
- Refusez-vous aux enfants atteints d’un cancer le droit fondamental d’être soignés selon le code de santé publique et le code de déontologie et en respect du code de Nuremberg, plutôt qu’être engagés d’office dans des essais thérapeutiques, risquant de leur faire perdre des chances de survie ?
- Avez-vous été informée que des camions de CRS ont été appelés pour évacuer quatre personnes déjà âgées, grévistes de la faim, et que 9 vigiles empêchent l’entrée des familles et des médecins dans le service du Docteur Delepine depuis le 6 juillet. Moins bien traités parfois que des délinquants, ils doivent montrer leurs papiers d’identité et être inscrits sur une liste arbitraire établie par la direction.
- Avez-vous été informée qu’un jeune patient en traitement, sorti pour 48h, s’est vu refuser son admission ce matin dans ce même service ?
- Approuvez-vous le harcèlement moral qui semble s’être installé de façon pérenne vis-à-vis des médecins, exerçant encore dans le service aboutissant déjà à un arrêt pour « burn-out » grave ?
- Approuvez-vous que soit refusée par les vigiles encore présents sur les lieux, l’entrée du Docteur Delepine dans l’hôpital, sous couvert qu’elle est à la retraite depuis quelques jours ?
- Êtes vous prête à prendre le risque que des enfants meurent car, pour des raisons encore obscures, personne sous votre autorité, ne veut admettre que la fermeture de ce service et la cessation programmée des soins qui sont prodigués aux petits malades, entraineront inexorablement l’arrêt des traitements individuels qui pourtant portent leurs fruits ?
- Allez vous enfin cautionner le recours à la force publique afin d’expulser dans les prochains jours, en période de vacances estivales, parents et enfants de ce service, en les assimilant à des criminels ?
Madame le Ministre, les familles qui ont essayé de vous alerter sur le cauchemar qu’ils sont en train de vivre, en faisant une grève de la faim, n’ont pas été entendues.
Je vous demande instamment de privilégier l’intérêt des enfants et de revenir sur cette décision absurde, injuste, et injustifiée de la fermeture du service d’oncologie pédiatrique de l’hôpital Raymond Poincaré de Garches. Avant qu’il ne soit trop tard, je vous demande de comprendre que lorsque la vie de leurs enfants est en jeu, les parents sont prêts à toute forme de résistance.
Des drames pourraient survenir, vous pouvez encore les éviter. Nous serons extrêmement vigilants sur le sort que vous allez leur réserver.