
Question à la Commission (Vice-Présidente / Haute Représentante) avec demande de réponse écrite (E-008703/2016)
Article 130 du règlement
Question posée par Marie-Christine Arnautu (ENF)
Objet : VP/HR – Coopérer avec la Syrie, plutôt que la sanctionner
L’Union européenne vient d’étendre à 17 ministres du gouvernement syrien et au gouverneur de la Banque centrale syrienne ses sanctions contre la Syrie, faisant montre d’une rare obstination et de choix politiques déraisonnables, en totale contradiction avec le but affiché de lutter contre le terrorisme. La défiance de la Syrie envers les États européens s’accroîtra inévitablement. À l’heure où les élections américaines ont porté au pouvoir un président prêt à coopérer étroitement avec le chef de l’État russe sur les dossiers syrien et irakien, où des responsables européens, à l’instar du ministre de l’intérieur belge, s’inquiètent du retour sur le continent de 3 à 5 000 djihadistes, où l’armée loyaliste syrienne prend un net avantage sur les groupes armés rebelles, à l’heure, enfin, où les populations civiles, après plus de cinq années d’un conflit meurtrier, aspirent à la paix, la reprise de relations diplomatiques apparaît aujourd’hui plus que nécessaire. Elle serait le préalable à une fructueuse coopération avec le renseignement syrien, très au point sur la nébuleuse terroriste. Pourtant, l’Union européenne, comme le Qatar et l’Arabie saoudite, s’entête à soutenir une opposition gangrénée par l’islamisme.
La haute représentante a-t-elle l’intention d’œuvrer dans le sens de la coopération et de convaincre le Conseil de redéfinir sa position ?
Réponse donnée le 23 février 2017 par Mme Mogherini, haute représentante/vice-présidente (FR E-008703/2016)
L’UE a répondu en 2011 aux répressions violentes des manifestations pacifiques contre le gouvernement syrien par la suspension des programmes de coopération bilatérale dans le cadre de la PEV ainsi que de la participation des autorités syriennes aux programmes régionaux. De plus en plus de mesures restrictives ont ainsi été mises en place.
Les relations diplomatiques n’ont pas été rompues entre l’Union européenne et la République arabe syrienne et leurs missions diplomatiques respectives fonctionnent au niveau des chargés d’affaires.
La position du Conseil, approuvée à l’unanimité, est claire: l’UE continuera d’appliquer des sanctions ciblant le régime et ses soutiens, tant que la répression continuera. L’UE souligne que seule la mise en place effective d’une transition politique inclusive lui permettra d’aider à la reconstruction du pays, directement et par l’intermédiaire des organisations internationales.
L’UE est intimement convaincue que la solution au conflit ne peut être que politique et de ce fait, soutient pleinement l’envoyé spécial des Nations unies pour la Syrie dans ses efforts pour instaurer des conditions permettant une reprise des pourparlers intra-syriens. À cette fin, la haute représentante a lancé l’initiative régionale de l’UE sur l’avenir de la Syrie, qui vise à trouver, avec les partenaires régionaux, un terrain d’entente sur les dispositions d’après-conflit pour le pays, et à examiner les possibilités de réconciliation et de reconstruction une fois qu’une transition politique crédible sera fermement engagée.