
Question écrite à la Commission européenne
Depuis 2013, 700.000 immigrés ont débarqué en Italie. Conformément à la volonté populaire exprimée lors des élections générales, le gouvernement italien a interdit à l’Aquarius, navire affrété par l’ONG pro-immigration SOS Méditerranée, de débarquer sur le sol italien près de 600 clandestins recueillis au large des côtes nord-africaines.
Les dirigeants hongrois, slovaques, autrichiens se sont félicités de cette décision démontrant qu’il suffit de faire preuve de volonté politique pour contrôler les frontières maritimes. Le ministre de l’Intérieur allemand, en conflit avec la chancelière allemande, est sur la même ligne. Et selon le sondeur Alessandro Amadori, s’appuyant sur des enquêtes réalisées par l’Istituto Eumetra et l’Istituto di Affari Internazionali, 80% des Italiens soutiennent l’action du gouvernement sur le dossier migratoire.
Dès lors ni l’ONU, ni la Commission, pas plus qu’Emmanuel Macron, n’avaient à intervenir pour sermonner l’Italie. Et, pour rappel, lorsque Malte avait interdit le C-Star, navire de l’opération Defend Europe, d’accoster à La Valette, les instances européennes ne s’étaient pas émus. Au contraire…
La Commission compte-elle enfin prendre des mesures drastiques contre l’invasion migratoire, pour que cesse, notamment, le trafic des ONG pseudo-humanitaires en mer Méditerranée ? Coopéra-t-elle loyalement avec l’Autriche qui accède à la présidence de l’UE et a fait de la lutte contre l’immigration illégale sa priorité ?
Réponse donnée par M. Avramopoulos le 5 octobre 2018
La lutte contre la migration irrégulière constitue l’un des quatre piliers de l’agenda européen en matière de migration, adopté en 2015 . La Commission travaille en étroite collaboration avec toutes les présidences pour réaliser des progrès sur tous les fronts, y compris la lutte contre le trafic de migrants, la sécurisation des frontières extérieures, la politique commune en matière d’asile et les canaux de migration légale. Grâce aux actions communes et coordonnées prises par l’UE et les États membres, le nombre des arrivées le long de la route de la Méditerranée centrale a reculé de 80 % par rapport à la même période en 2017.
La Commission a connaissance des inquiétudes exprimées quant à l’exploitation du régime de recherche et de sauvetage par les réseaux de trafiquants de migrants et des points de vue critiques formulés à l’égard du rôle des organisations non gouvernementales. La Commission n’a pas compétence pour conduire des enquêtes pénales à cet égard, qui relèvent de la compétence nationale des États membres. En ce qui concerne la route de la Méditerranée centrale, le Conseil européen du 28 juin 2018 a clairement réaffirmé dans ses conclusions que tous les navires qui opèrent dans la Méditerranée doivent respecter les lois applicables et ne pas faire obstacle aux opérations des garde-côtes libyens. La Commission considère que les organisations non gouvernementales ont souvent joué un rôle crucial dans le sauvetage de vies humaines en Méditerranée, ce qui est louable. Toutefois, aucun acteur ne devrait contribuer à perpétuer des modèles commerciaux appliqués par les trafiquants et les passeurs qui exploitent la détresse humaine et la Commission estime qu’une coordination étroite est essentielle pour s’assurer que tous les acteurs respectent les règles internationales en matière de recherche et de sauvetage et que les missions de recherche et de sauvetage sont efficaces.